Texier Dominique

"À fuir. J’ai vu le Dr Texier de mes 17 à mes 21 ans. J’avais un grand besoin de parler et d'évacuer des choses. Je me suis auto-diagnostiquée. C’était beaucoup plus facile que de parler... Or à 17 ans, on ne peut pas s’auto-diagnostiquer. Nous ne sommes ni médecins ni psychologues. Le Dr Texier a pris tel quel ce diagnostic sans se poser de questions. Elle ne m'a pas demandé des précisions sur ce que je lui décrivais. Elle ne s'est pas assurée de sa bonne compréhension. Et visiblement, en lisant son compte-rendu médical, elle a mal compris. En le comparant avec le compte-rendu d'une psychiatre hospitalière que je voyais parfois à l'époque, on voit une différence dans la description du trouble en question. Quand j'ai évoqué UN EVENEMENT DOULOUREUX PASSE DANS L'ENFANCE, le DR TEXIER NE M'A PAS CRUE malgré les témoignages et le fait que je n'étais pas la seule. La psychiatre hospitalière a rapporté sur mon dossier médical cet événement décrit par ma mère raconté par une amie témoin. Comme quoi… c’était vrai. Rien de sa part pour m'aider à m'exprimer. J'ai dégringolé. Quand on n'arrive pas à aider une personne, le mieux est de l'orienter vers des confrères.soeurs AVANT que les problèmes s'aggravent. Comme le dit un neurologue et psychothérapeute, il est important que le thérapeute connaisse ses limites et réussisse à arrêter sa tendance à vouloir soigner quand ce n’est plus possible afin de pouvoir aider au mieux ses patients. Savoir le faire n'est pas synonyme d'échec. Le Dr Texier a ignoré un grand nombre de symptômes ou troubles faussant grandement son diagnostic. Des antécédents neurologiques, le fait que j'étais souvent malade petite (ORL), des douleurs rhumatismales naissantes auraient pu la mettre sur la voie. Elle n'a pas vu un trauma, une amnésie traumatique. J'ai connu une errance médicale de 18 ans. Je n'ai pas été entendue. J'ai perdu confiance envers le corps médical et les psychiatres. J'ai vu les dégâts que pouvaient causer la psychiatrie et je comprends pourquoi beaucoup n'osent pas aller voir un psychiatre. Alors que 3 psychiatres, trop attachés aux écrits du Dr Texier, m’ont dit « vos douleurs sont dans la tête », plusieurs professionnels de santé ont justement cru que j'avais été radine avec la douleur et maintenant votre corps s'est habitué à la douleur. Je me retrouve avec un handicap physique, à mobilité réduite, avec des dégâts corporels peut-être irréversibles. A 17 ans, un psychanalyste m'avait déconseillée de faire une psychanalyse (trop jeune). Je regrette de ne pas l’avoir écouté, même si le Dr Texier ne pouvait pas m’aider à n’importe quel âge de ma vie. En racontant mon histoire (témoignages, enquêtes, études), en découvrant des professionnels de santé ouverts à différentes thérapies ou médecines, je reprends doucement confiance, je parle enfin. Je ne parle pas à un seul professionnel mais je m’entoure de personnes aux compétences diverses, se complétant."